Il y a des moments dans la vie, des personnes ou des lieux où il suffit d’un regard pour que votre cœur se serre, votre pouls s’accélère et une immense vague de chaleur vous traverse et vous comble de bonheur. Il y a des endroits où le charme opère dès le premier regard, on appelle çelà un coup de foudre il me semble ?!
Jusqu’à présent pour moi, la plus belle ville du monde était Venise, mais en venant ici, mes convictions ont été largement remises en question, et si c’était Séville ?
Quel bonheur d’arpenter son dédale de ruelles étroites typiquement andalouses où l’odeur des tapas et autres spécialités locales vous embaument le nez, de s’arrêter prendre un verre de sangria sur une romantique petite « plaza » du quartier Santa Cruz ou de déguster une paëlla au milieu du joli patio aux couleurs et ambiance typiquement Sévillanes d’un des nombreux restaurants nichés au pied de la Cathédrale.
C’est au moment de découvrir la fameuse Plaza de España que mon cœur s’est arrêté de battre, l’espace d’un instant j’ai eu le souffle coupé : véritable chef d’œuvre, c’est probablement la place la plus spectaculaire qu’il m’ait été donné de voir dans ma vie. Au cœur de son gigantesque hémicycle de 200 mètres de diamètre, j’ai senti les larmes me monter tellement le spectacle était beau et authentique. Je suis restée sans voix, scotchée, muette devant tant de beauté. Ici, le temps s’est suspendu et j’avais envie de rester là pour toujours.
Le Parque de Maria Luisa - parc attenant à la place - est également d’une beauté à couper le souffle : sa végétation subtropicale y est magnifiquement bien entretenue. Bananiers, palmiers, orangers, bougainvilliers, cactus, cyprès….ce ne sont pas moins de 3500 arbres regroupés dans un dédale d’allées toutes plus belles les unes que les autres.
Par forte chaleur, c’est un refuge idéal pour se rafraichir et profiter de l’ombre que nous offre la végétation luxuriante.
Par chance et pur hasard, nous sommes arrivés pendant LA fameuse Feria d’avril, la grande fête de Séville qui a eu lieu deux semaines après Pâques. Toute la journée, des milliers de cavaliers en costume paradent sur des chevaux ou calèches accompagnés de leurs cavalières en costumes traditionnels multicolores à volants.
Dans le quartier de Los Remedios, des centaines de casetas (sorte de salons sous des tentes) sont pour l’occasion dressées et les Sévillans s’y regroupent pour faire la fête, déjeuner et dîner au son de la musique Flamenco. C’est une sorte de fête privée en public et quel honneur d’avoir pu y assister : une ambiance festive qui nous immerge complètement dans la culture hispanique, une pure découverte, un moment de partage unique et un défilé de couleurs pour les yeux, c’était magique !
J’ai eu du mal à quitter Séville, je n’avais pas envie que le spectacle s’arrête. Un seul regret : par manque de temps et en raison d’une file d’attente très longue, nous n’avons pas pu visiter les Reales Alcazares (Alcazares royaux) et leurs jardins, ni même assister à un spectacle Flamenco que propose les nombreuses enseignes du quartier Santa Cruz. Nous avons préféré privilégier la Feria, moment unique et authentique à Séville.
Alors au moment de partir, c’est un pincement au cœur qu’il a fallu lui dire au revoir, ou plutôt « hasta pronto » (à bientôt), car c’est sûr, Séville j’y retournerai !